L’OEUVRE PEINT

L'OEUVRE PEINT

C’est dans la collection "Carnets Intimes" que Fluide Glacial rend ainsi hommage à ce peintre de génie, un talent à part, un homme au coup de pinceau puissant, au parcours irréprochable. Christian Binet est GRAND !

C’est en 1947 que Christian Binet pointe le bout de son nez, et quel flair ! puisqu’il va le consacré à la peinture ! Pourtant rien ne le disposait à un tel avenir ; en effet il préférait la mer, voulait être capitaine au long cour (cf son livre Ma vie mon œuvre - Flammarion).

Son destin va basculer lors de sa seconde année en H.E.M. (Hautes Études Maritimes) : une influence marquante pour la vie : il rencontre Fabrice Picasso, graphiste et peintre à ses heures, qui va initier le jeune Christian Binet à la peinture. Mais autant le dire tout de suite, l’oeuvre de ce Picasso est bien médiocre. Binet va s’appuyer sur ce travail pour exprimer tout son art, du plus profond de lui-même, de son inconscient : "l’art ne devrait t-il pas, d’abord, exprimer l’inexplicable, et non pas le contraire ? Pourquoi ?" (Ma vie Mon oeuvre).

C’est en l’absence de son ami Picasso, que le jeune étudiant fait ses premiers pas de peintre "d’un trait ferme mais quasi inconscient"(Ma vie Mon oeuvre).Nervosité, puissance, problèmes existentiels, Binet peint, se développe dans l’inexprimable. Le résultat est époustouflant ! Toutes les plus grandes galeries se l’arrachent et notamment la National Gallery de Londres.

Binet renonce définitivement à la HEM : adieu la mer, la peinture va lui offrir gloire et reconnaissance.

Retour sur son parcours. En 1958, Binet va faire la connaissance du peintre Albert Rembrandt. Peu connu à l’époque, il possède son atelier chez ses parents, au grenier d’une blanchisserie au 3 rue d’Alençon.

C’est l’entente immédiate, un courant de sympathie entre les deux hommes naît, Binet partagera le "grenier" de Rembrandt durant 46 longues années.

L’essentiel de la peinture de Binet verra le jour dans cet atelier, à travers des composantes réunissant : la matière chromatique, la tension perceptible des surfaces colorées, la recherche d’une vérité, libérée des valeurs psychologiques dans une attitude de résignation intérieure.

Des visages allongés, des mâchoires souples, des nez imposants, un regard inerte plongé dans l’inconscient... Binet est soucieux du détail : une ride, un pli, l’œuvre de l’artiste est d’un réalisme qui s’approche des peintures de la Renaissance Italienne du XVIème siècle.

L’estampe arrive dans les années 1970. Binet ne lâchera plus cette technique. Elle deviendra l’essentielle de son oeuvre, c’est aussi la rencontre avec Chantal Bonnin alors élève de Yvette Yeva et Michel Rodin. Il va l’épouser, et quatre enfants naîtront de cette union.

Après avoir employé l’Aérographe, Binet découvre le Pastel pour ne plus l’abandonner : " le pastel se travaille comme une femme nue". C’est lors d’une ballade avec Rembrandt, qu’il découvre le pastel au détour d’un passage escaladé.

Le pastel, Binet le maîtrise à la perfection, c’est la poudre de cristaux parfaitement invisible, qui va donner la poésie, le goût de la littérature à ses dessins. Sur papier, sur bristol, sur toile, sur carton... autant de supports différents...

En 1973, c’est la guerre entre les Groupes de peinture en "istes" - exactement 8437 répertoriés, déclanché par Olivier Bdhorgchwazy qui prône le dogme et la théorie. En opposition "le Groupe des Deux" : Binet et Rembrandt. Lors d’une remise de médaille des Arts et Lettres à Christian Binet, parmi le "gratin" d’invités se trouve le principal rival Bdorgchwazy ! Le dialogue entre les deux hommes est houleux ! Mais l’anti dogme et théorie s’exprimera avec justesse par un "même pas peur ! ". Quel brio !

L’oeuvre du maître Binet s’exprime dans le mélange d’encre, fusain, pastel, aquarelle, encre de chine, une touche et un trait bien particuliers, loin du groupe en "Istes", gardiens de dogme et de théorie sans fondement. La femme et le nu restent ses sujets de prédilection.

Le fusain est rehaussé par le titane blanc du papier. Son oeuvre mûrit et les théories de Bdorgchwazy sont réduites à néant ! Mais qui se souvient de ce Bodgchwazy ?!

L’oeuvre de Binet prend toute sa maturité ! Elle est là, présente, il trouve une forme, l’exploite à son maximum, elle devient universelle, c’est la vie et la mort, la nudité à l’état pur... le génie est confirmé !

C’est en mai 2003, lors de la parution de "Ma vie Mon oeuvre" (chez Flammarion), où le peintre dévoile son talent d’écrivain, un génie de la littérature, qu’il confie son secret sur le "Processus de la création artistique" à partir d’une de ses peintures "Le Cri".

8 novembre 2005. L’artiste, le génie se meurt. Revit. Remeurt. Plus rien. Sa famille peut être fier de lui, de son oeuvre accomplie, et la relève est assurée en la personne de son fils devenu un brillant illustrateur. La Famille Binet, c’est un jeu de 7 familles, et là je voudrais...

N’hésitez pas à vous plonger dans l’oeuvre et la vie de Binet, remarquablement racontée par lui-même, et en témoignage, des tableaux, des oeuvres d’une qualité époustouflante, à la fois proche de Picasso, et de Francis Bacon, Binet a tout pour plaire, pour nous donner la réflexion utile à son travail, nous plonger dans l’inconscient, dans les profondeurs de nos âmes, de nos gestes, et la maîtrise parfaite de l’Huile, du pastel, du fusain... autant de chaleur, d’humanisme, de créativité entoure Christian Binet dans ce "Carnets Intimes".

Des Musées de Londres à ceux du Brésil, ces peintures, dessins, ont parcouru le monde, et sans aucun doute, font de lui un Maître à part entière ! Et tant pis pour Bodgchwazy, on l’avait assez prévenu ! De toute façon on l’a oublié.

Christian Binet est El Mæstro inconstable et incontesté ! Beaucoup d’artistes suivront sa démarche dès à présent.

L’OEUVRE PEINT - Christian BINET - Fluide Glacial- collection "Carnets Intimes".

L’OEUVRE PEINT - Christian BINET - Fluide Glacial- collection "Carnets Intimes".