THE WHITE STIPES, Get Behind Me Satan

THE WHITE STIPES, Get Behind Me Satan

Faire un bébé à “Eléphant” relevait du prodige. Sans attendre les 21 mois de gestation c’est sur la route que l’enfant est né. Presque par hasard, dans l’enchantement en tout cas. La confiance placée en Meg et Jack White allait elle prendre l’eau avec ce nouvel opus ? Que nenni. Toujours plus forts, toujours meilleurs les 2 artistes du groupe en noir, blanc, rouge parsèment leur palette musicale de nouvelles couleurs pastelisées sans adjuvant ni conservateur.

Seuls trois titres résistent à l’appel de la fin des guitares. D’ailleurs, le « Blue Orchid » du départ pourrait faire croire que tout reste et tout restera comme avant. Même combat, même douleur et surtout pas de saut dans l’inconnu, mais dès « The Nurse » et son marimba exotique, c’est congas et maracas au programme, le Mexique qui traverse le Rio Grande. Cet album est étonnamment tranquille pour désaccorder les cordes et prendre le souffle de l’enfer en pleine poire. La famille White (bientôt aussi célèbre que le domicile estampillé « Carter ») aurait donc fait un stage en Amérique latine tout en gardant la solidité de leur charpente déjà construite précédemment.

Toujours aussi minimalistes (ils sont deux et resteront 2) avec le piano en décoration subliminale (instrument qu’on n’imaginait pas dans les mains de ces lascars) c’est un tour du propriétaire par des yeux différents, un regard moins brutal et ravageur tout en gardant le meilleur de leurs compositions : c’est à dire aller à l’essentiel et faire de bonnes chansons qui marqueront une époque. « Forever For Her » rappelle la meilleur période des Beatles ou des Stones en effaçant Keith Richards ou John Lenon de la photo. Ce qui donne un son merveilleux, perché entre de la country latino et une éructation méphistophélique. Inutile de décrire chaque chanson en particulier : tout est bon, rien n’est à jeter.

« Take Take Take » ou “The Denial Twist” puissant, “As Ugly As I Seem” tout en finesse de percussion. On peut facilement se rendre compte que la batterie ne tape plus sur les futs pour couvrir le bruit, on en n’est que plus attentif aux paroles et à la mélodie toujours a fleur de peau. Les WS sont l’exemple type du groupe de rock qui cherche, s’éparpille pour mieux se retrouver. Que du bonheur.

THE WHITE STIPES, Get Behind Me Satan, Beggars

THE WHITE STIPES, Get Behind Me Satan, Beggars