Interview : Coralie Clément

Interview : Coralie Clément

Ce serait mentir que de dire que la seule chose qui nous intéresse chez Coralie Clement c’est sa musique. Tout d’abord c’est une voix, après un style, ensuite un fond et pour terminer un corps. On aurait tord de globaliser immédiatement C.C à un joli minois, ce serait franchement prendre un frelon pour une abeille. Car depuis « Salle des Pas Perdus » la petite sœur de Benjamin Biolay en a fait du chemin. Entre une canonisation japonaise, une tournée française et un coup de foudre pour l’Amérique, vous pensez bien que le second opus ne pouvait pas ressembler au premier. Alors on s’imagine qu’il y en a eu des larmes, des joies et des peines et une renaissance rock pour cette Lou Paladium.

Je voulais savoir si votre « Bye-Bye Beauté » est en rapport avec le « Bye Bye Blondie » de Virginie Despentes ?

Coralie Clément : « Pas vraiment, c’est vrai qu’il y a une relation par rapport au fait que ce second disque est plus rock n’roll que le premier. On peut dire aussi que nous sommes deux femmes qui essayons de faire ce qui nous plaît. »

Ne faudrait-il pas pour comprendre l’album le prendre par son épilogue et la mort de Lou Palladium ?

Coralie Clément : « Non car il y a vraiment une continuité avec « Salle des Pas Perdus ». Dès le début et pour toute la durée de ce disque c’est le même personnage : c’est Lou, qui a grandi, qui a évolué, elle est un peu désappointé car elle se rend compte que toutes les illusions auquel elle tenait se barrent au fur et à mesure du temps. »

Je disais dans la chronique de l’album que vous quittiez le pardessus de Françoise Hardy pour endosser le perfecto de Jacques Dutronc ?

Coralie Clément : « (rire) C’est un petit peu ça effectivement ! »

C’était le passage obligé après un album intimiste d’aller fouiller dans le rock ?

Coralie Clément : « Pas obligé mais j’avais envie de le faire et je me sentais un peu l’obligation d’aller chercher une musique plus brut. Il y a eu pas mal de chose en 3 ans dans ma vie, j’ai beaucoup travaillé, j’ai rencontré beaucoup d’artistes. Le fait essentiel c’est que je sois partie à New-York où j’ai découvert une tonne de musique underground qui me correspondaient. C’était donc normal de faire transpirer toutes ces nouvelles influences qui ont débarqué dans mon existence. »

Votre histoire d’amour avec les Etats-Unis a contribué grandement à ce disque ?

Coralie Clément : « Plus particulièrement avec New-York. C’était un peu dans le même ordre d’idée qu’une adolescente qui devient adulte, c’était absolument génial de découvrir cette ville si particulière. C’est un peu grotesque ces poncifs sur l’American Dream mais c’est vrai que j’ai adoré. L’esprit de liberté qu’il y a là bas me plait beaucoup. »

Qu’est ce qui vous a conquis dans ce pays : l’immensité et la démesure, les tiags que vous portez sur votre dossier de presse ou votre statut d’étrangère ?
Coralie Clément : « J’aime tous ces mélanges, en musique j’ai voulu mêler ce coté rock avec la chanson française. Je pense avoir réalisé l’idéale de ce que je voulais faire sur mon disque. C’est génial de pouvoir offrir des chansons brut que j’appelle mon rock de poche avec ‘Gloria’ ou l’Irlande remplace le Texas. »

Vous collaborez à nouveau avec votre frère qui poursuit cette vague pop-rock qu’il avait débuté sur « Home » ?

Coralie Clément : « Benjamin m’a demandé au début si je tenais vraiment à aller dans cette direction car il trouvait qu’avec ma voix ça pouvait être compliqué à gérer, mais j’étais intimement persuadé que cela sonnerait bien. Alors il m’a entièrement fait confiance et je pense qu’il adore le résultat. »

Est-ce que c’est votre voix qui a pris de l’assurance ou vous tout simplement par le succès du premier album et de la tournée qui a suivi ?

Coralie Clément : « Je ne me rend pas forcement compte. Je pense que c’est assez naturel. C’est peut être bête à dire mais de 23 à 26 ans on grandit et on devient un peu plus adulte et l’on ose peut être plus. Chanter sur scène a participé à me faire tenter des choses. »

Je ne sais pas si votre album est autobiographique mais vous chantez que vous êtes une fille banale dans plusieurs titres dont « Indécise ». C’est contradictoire avec le métier de chanteuse ?

Coralie Clément : « Non je ne pense pas. Quand on fait chanteuse comme métier on n’invente pas le vaccin contre le Sida, ce n’est pas chanter qui nous rend meilleur ou plus attirante et belle. Je pense qu’il faut rester simple et savoir qui l’on est. »

On a toujours l’impression que vous vous excusez d’être à la place d’une autre ?

Coralie-Clément : « C’est très juste. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. J’essaye de beaucoup relativiser ce qui me fait garder les pieds sur terre. Je suis très heureuse de faire ce que je fais et d’être ce que je suis mais en même temps toute seule je n’y serais jamais arrivée. »

En allant vous exiler aux US, vous avez rencontré Nada Surf et particulièrement Daniel Lorca qui a lui aussi mis son grain de sel dans l’affaire ?

Coralie Clément : « Il m’a beaucoup décomplexé en me gratifiant de ses conseils. Surtout sur mon écriture. C’était important de l’avoir lui et les autres car toute seule je suis trop pleine de détours. »

J’avais cru comprendre par une indiscrétion de Benjamin que vous prépariez ce second album en compagnie d’Hubert Mounier et là il semble avoir disparu de la distribution ?

Coralie Clément : « Cela n’a pas pu se faire car il avait beaucoup de boulot notamment sur son second album perso qui sera magnifique ! C’était une volonté de ma part de le laisser travailler à ses propres compositions, c’est vraiment quelqu’un que j’adore qui a beaucoup de talent, il est temps que le succès vienne sonner à sa porte et je pense qu’avec la merveille qui va sortir bientôt il sera récompensé de tous ses efforts. »
« L’enfer » qui était un très beau film de Chabrol, vous en faites une chanson ou la victime des coups et blessure pourrait vite trouver un nom dans la vie réelle ?

Coralie Clément : « Ce n’est pas forcement l’idée. On voulait faire un scénario, nous n’avons pas fait de rapprochement avec l’actualité, c’est juste une histoire pour faire comprendre que le personnage souffre par rapport à la bêtise de son compagnon. »

Par contre, on ne peut pas croire qu’une fille intelligente et jolie comme vous puisse être laissé tomber par un garçon ?

Coralie Clément : « Je crois que c’est le sort de plein plein de filles. Une fois que l’on est amoureuse on est capable de tout : du pire comme du meilleure, c’est n’importe quoi mais c’est comme ça. Je ne fais pas exception à la règle. (rire) »

Comment vont se passer les concerts et allez-vous faire une tournée ?

Coralie Clément : « Je suis terrorisé à l’avance mais je sens que cela va être chouette. Là j’ai bientôt un concert et depuis 2 jours je ne mange plus, je n’arrive plus à parler c’est terrible. Je doit être un peu maso mais j’ai hâte car j’adore ça ! »

Sincèrement, avez vous voulu faire des titres plus pêchus pour éviter de passer chez Pascal Sevran vous appelant Caroline ?

Coralie Clément : « (rire) C’est vrai qu’il m’avait appelé Caroline Clément ! « elle a l’air bien triste » avait il ajouté ! (rire) Non franchement je n’ai pas pensé à ce monsieur au moment d’enregistrer ‘Bye Bye Beauté’ ! »

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